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Il n'y avait aucune raison de l'envoyer en prison

Nom du journal : 
La Nouvelle République
Date de l'article : 
Mercredi 06 juillet 2011

Un homme mis en examen pour le meurtre de son fils

C'est la situation dans laquelle s'est retrouvé, vendredi, Hubert Guénant, 78 ans, après son déferrement au palais de justice. Ce retraité de Loches a été présenté au juge d'instruction puis au juge des libertés et de la détention. Le parquet avait requis - comme c'est de coutume dans un dossier criminel - la détention provisoire. Mais l'homme a néanmoins obtenu sa remise en liberté, sous contrôle judiciaire.

« Ce dossier, explique M e Yamba, est une leçon sur la détention provisoire. J'ai assisté cet homme et je peux dire que, malgré les faits, il n'y avait aucune raison de l'envoyer en maison d'arrêt ». D'abord Hubert Guénant a reconnu son geste, sans aucune difficulté. C'est d'ailleurs lui qui a appelé les gendarmes pour signaler qu'il venait d'abattre son fils. « Il assume entièrement la gravité de son geste, précise M e Yamba. Il a répondu à toutes les questions des gendarmes. Les témoins ont pu être entendus donc il n'y a plus de risque de pressions sur eux ».
Il est vrai que les premiers éléments de l'enquête laissent apparaître des éléments qui permettent d'expliquer le geste fatal du retraité sur son fils. « Mon client a expliqué au juge que, depuis l'âge de 16 ans, son fils a rendu la vie de ses parents impossible, précise M e Yamba. C'est un garçon qui n'a jamais travaillé. Son père a subi des années d'injures et de provocations. Il a fini par perdre son sang-froid ».
Les expertises psychologiques et psychiatriques qui seront diligentées dans le cadre de l'instruction permettront sans doute d'explorer davantage cette situation familiale explosive qui perdurait depuis très longtemps.
En attendant, c'est chez son autre fils - avec lequel il a de très bonnes relations - que le retraité va se réfugier.

« Le placement en détention provisoire n'aurait pu se justifier qu'en raison du trouble à l'ordre public causé par le drame, poursuit Me Yamba. Nous avons donc proposé qu'il quitte la région pour aller vivre chez son autre fils en Lozère ». C'est donc à la gendarmerie de Mende que l'homme devra aller pointer dans le cadre de son contrôle judiciaire, en attendant son procès. Me Yamba espère déjà « une peine modérée ».

Caroline Devos

La Nouvelle République - Il n'y avait aucune raison de l'envoyer en prison - Maître Germain YAMBA
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